lundi 9 mars 2009

Journal du Monde n°14 : Female Power


Quand on arrive au bureau et qu’une bouteille de bulles siège face au clavier de chacune des travailleuses, le sourire se dresse. Retour un jour plus tôt : c’est la journée internationale (je prêche toujours davantage ce verbe) de la femme et les neuf Bundesländer que formaient la DDR ne la rechignent pas. Les femmes s’y émancipent plus que les autres jours et défilent puis stationnent partout où elles le peuvent. Messieurs, le huit mars ne vous y appartient pas.

Mon week-end bavarois – je visite l’Allemagne – m’amenait de nouveau à débattre, cette fois-ci, du statut de la dame dans nos deux sociétés européennes. Mon interlocuteur, interculturel confirmé (la choune), me confirmait que la Française dirige son ménage quand l’Allemande a moins de pouvoir. Que les bâtiments parisiens sont féminins quand l’architecture allemande se fait trop carrée et masculine. Le secteur automobile n’échappe pas non plus à la règle, même si j’entends et témoigne que le véhicule hexagonal n’est pas franchement fascinant, ou en tous cas moins que celui de nos voisins.

Il me faisait d’ailleurs remarquer que j’étais typique de mon pays et se doutait que je ressemble sur ce point à celle qui m’a faite – je nomme la Mère ; mais que c’est mieux ainsi puisque la Femme s’accorde mieux au rôle de direction que son homologue masculin. Les médias affirment mais on différencie toujours la théorie de la pratique. « Plus que la pilule, le droit à l'avortement ou l'accès au travail, c'est la machine à laver qui a contribué le plus à la libération de la femme » (Osservato Romano – je suis encore plus irréligieuse). Les diffusions expliquaient pourtant que, alors que les entreprises qui, statistiquement, ont les chiffres les moins catastrophiques ont majoritairement un vagin à leur tête, les postes à responsabilités restent occupés à 90% (je n’ai plus l’évaluation exacte et confie ma mémoire) par une paire de couilles qui, c’est prouvé, s’avance toujours à plus de risques. Dans le même sens, les clichés sont vérifiés : à pourcentages égaux, les métiers ménagers sont féminisés. Elles ne représentent que 8,8% des membres des conseils d’administrations et, pour l'embauche allemande, l’utérus dérange puisque qu’il risque de développer le syndrome de la reproduction – entendons que l’enfant né prend du temps et davantage quand le Kindergarten n’existe que trop peu.

« Le féminisme, ce n’est pas seulement des femmes autoritaires ou des mal baisées, c’est aussi des lesbiennes » (Fabrice Eboué, il a gagné la malveillance des Chiennes de Gardes). Je ne suis rien de tout cela et Sacha Guitry pense qu’une vraie femme est avant tout une femme qui n’est pas féministe. Mais il faut prôner l’égalité sans en venir au symétrique du machisme.

Ainsi, quand l’homme est à la guerre, la femme s’insurge. En Allemagne et jusqu’en 1919, on la résume sous quatre K : Kleider - Kirche - Kinder - Küche (vêtements - église - enfants - cuisine). En France, elle ne vote que quand la deuxième grande bataille s’achève. L’émancipation est plus ancienne, Angela Merkel est la femme la plus puissante du Monde et, dans la grammatique goethéenne, c’est le féminin qui l’emporte. Je ne sais pas dans laquelle des deux Nations, mesdames, nous sommes le mieux représentées.

Auf jeden Fall, « la femme sera vraiment l’égal de l’homme le jour où, à un poste important, on désignera une femme incompétente. » (Françoise Giroud, le Monde, 11/03/1983 – déjà).

Céline

1 commentaire:

Yaya Touré a dit…

A mort les couilles !! Vive les clitos !!!