mercredi 4 février 2009

Journal du Monde n°11 : le concert des Peuples


C’est aussi intéressant de s’apercevoir qu’il y a des mots qui sont internationaux, puisque, je pense, indispensables à la race humaine. Je ne fais pas de généralité puisque ce qui nous permet de survivre reste étrangement local (j’entends par exemple manger – essen – to eat et boire – trinken – to drink). Certains substantifs sont toutefois connus de tous. Voyons le Restaurant – il est universel (et français ?), le Film, la Musique ; ils sont tous reconnaissables. Ce qui m’étonne c’est de voir que « dormir » ne sera pas désigner également selon le pays. Alain a pourtant précisé que le sommeil était bien plus tyrannique pour l’Homme que la faim ou la soif, ou au moins que si l’Homme pouvait se retenir de boire ou de manger, il ne pouvait pas se retenir de dormir ; il me semble toutefois que ça ne soit pas toujours l’issue d’un choix. A la même époque, Paul Valéry fait remarquer que la nature ne connaît pas l’expression et caetera, et que celle-ci est propre à l’esprit humain qui répugne à la répétition ; nous sommes dans l’universel. La Guerre n’est pas non plus internationale, ou en tout cas dans l’articulation (das Krieg – the war). Le monde entier et, certains, bien plus que d’autres semblent pourtant en périr. Quand bien même je supporte la défense d’une culture nationale par sa langue, il me paraitrait logique que certains mots dont on ne puisse se passer et qui risquent un jour ou l’autre d’empêcher la mort (ou de la provoquer, c’est selon) devraient être compris par quiconque et quelque soit le pays. Le geste existe mais certains sont manchots et/ou cul-de-jatte (c’est pas de chance) : pas de bras, pas de chocolat ?

Il y a un mouvement qui est le mouvement nominalisme. Ceux qui y aspirent ne prétendent pas que les mots ne signifient rien du tout mais ils pensent que rien d’universel ne leur répond sinon une multitude de représentations singulières ; celles-ci s’unissent alors autour d’un nom déterminé « de telle sorte que tout à tour les représentations appellent le mot, et que le mot appelle les représentations dans lesprit.» J’ai par exemple entendu que, selon les langues, l’aubergine a divers signification, sinon celle du légume (ma mémoire me fait défaut).

D’autres faits sont universels, ou presque. J’étudie maintenant par l’observation que l’Homme (occidental) se morfond dans sa discussion. Remarquez la rareté de celui qui va partager avec entrain son enthousiasme dès son entrée en discussion. Il en existe des pires (« hôf », je ne vise personne, suivez mon regard) et des meilleurs mais la généralité existe. Je n’entends que très peu celui qui arrive et se satisfait d’être si heureux de vivre, d’avoir si bien dormi, si bien petit-déjeuner. Tandis que j’ouïs beaucoup de critiques sur le retard du train, la pénibilité du réveil et de ce qui s’ensuit (la besogne), le trop froid ou le trop chaud. Remarquez qu’il serait étrange d’entendre l’individu s’exclamer que le train est à l’heure et que c’est génial. L’excellence du pessimisme ou du non-optimisme puisque même l’enthousiaste trouvera toujours un « mais ». Testez d’ailleurs : Word ne me contredit pas ; l’outil (que j’adore) prend pour équivalence à l’optimisme l’insouciance ou encore l’insensibilité. Hors du monde celui qui ne se plaint pas. Candide, ou l’optimisme : il est naïf.

Il y a donc certains faits qui sont universels. Et certains qui préfèrent y échapper. Je pense à la Bretagne, celle qui, je ne sais par quelle déduction, est Grande. « What they want, when they want »; c’est pas moi qui l’ai dit, sondern « culture and style: national self expression ». Ils hiérarchisent la populace par le niveau de langue ; j’ai entendu parler de discrimination. Reste à définir leurs finalités mais ils sont – sans l’Euro, sans Schengen, sans les kilos, sans le mètre, sans la droite – quand bien même Européens. Par l’UKIP, encore non majoritaire, le fait est politiquement clair. Anyway, everybody speak english ! Sauf nous, umso besser, oder ? Ich hab noch kein Englisch kennengelernt. Dazu muss ich dort hinfahren, schon geplannt.

En attendant, toutes les bonnes choses ont une fin : le premier semestre et tout ce que ça comporte se terminent. L’école allemande est finie. Les Européens retournent chez eux et je les remercie de leur passage. C’est triste !

Je mets maintenant moins d’une demi-journée pour traduire incorrectement une page. L’étude du professionnalisme allemand approche. J’ai un mois de vacances officielles.

Céline

1 commentaire:

Coco a dit…

Hôf ! Et sinon tu vas faire quoi pendant ce mois de vacances dont je n'avais pas connaissance ?