mercredi 24 septembre 2008

Journal du Monde n°1 – Willkommen in Deutschland


Nous sommes le 18 septembre 2008, il est 3h30. Céline n’a dormi qu’une heure et Céline doit se lever (aussi tôt) car son avion s’envole à 6h30. Les vols internationaux – pourquoi plus que les nationaux ? – demandent de stationner à l’aéroport 120 minutes avant le décollage ; la voilà, la raison. Trois vols par jour en partance pour la capitale de nos chers voisins les moins à l’est de l’est européen. Ce n’est pas mal : mes amis, l’Allemagne n’est pas si déserte que cela – que cela quoi ? Que ce que vous me l’avez fait entendre. Car pour (presque) toutes les fois où j’eu la franchise d’annoncer mon prochain départ en Allemagne – de surcroit de l’est – j’eu l’enchantement de m’appercevoir que mes locuteurs n’auraient pas eu la même conviction que moi quant à l’utilité de la décision. Même béate et bien installée, quand j’annoncais à ma collocatrice mon origine parisienne (non, je ne suis pas une mytho, c’est juste que je doute encore de la réputation mondiale d’Emerainville), elle me répondait dans un allemand que je ne saurai traduire qu’approximativement : « pourquoi Zwickau ? tu ne te fais donc pas chier ? ». Ah …

Alors, « pourquoi l’Allemagne ? » A cette question je viens enfin à vous répondre : « et pourquoi pas ? » ; quoiqu’en fait …

Retenez, mes amis les financiers, que, en Allemagne aussi, il peut nous arriver de prendre le taxi. Mais en Allemagne, la carte bancaire est rarement de mise et les distributeurs de billets ne courent pas les rues. Résultat : lorsque le visiteur tombe sur un charmant chauffeur qui ne ferait pas l’effort de parler « langsamer » et qui ne veut pas non plus faire cadeau de quelques centimes à son chaland, celui-ci se retrouve à devoir faire le tour d’une ville qui n’est que la capitale – en taxi, forcément – pour trouver les centimes et les euros supplémentaires. Le chaland aurait bien pu prendre le métro, puisque ce dernier existe, mais une nuit sans repos, quatre bagages pour deux mains et l’orteil ensanglanté méritent bien le prix requis.

Arrivée à bon port dans une petite ville qui n’est pas laide, le vrai parisien (je ne vise personne, suivez mon regard) n’a plus que faire de son sourire à l’envers, de son cosmos où le jean se porte serré et où les poils sont inacceptés. A Zwickau, le peuple est convenable et porte bien le crin sous l’aisselle.

A Zwickau, aussi, le poil garde forme grâce au marché bio : hors du commun le supermarché qui nous devient si agréable lorsque l’on n’a plus d’autres choix que d’aller chez le primeur pour acheter ses fruits (bio), à la droguerie pour manger des pates (bio) ou encore chez le charcutier pour choisir sa viande (bio?).

A Zwickau encore, on parle allemand. Parfois même survient un accent qui n’est pas moins difficile à comprendre que le québécois pour un sincère gaulois. Alors quand tu n’as fait qu’un peu d’allemand à l’école – française de surcroît – tu imagines que tu ne serais pas mécontent d’articuler ou au moins d’entendre d’autres syllabes que tu veux faire ressembler à des phrases et qui sont « Ich-ha-be-nicht-ver-stan-den » (sourire, toujours).

Finalement, quand on arrive dans un univers comme celui qui vient d’être décrit, on a forcément envie de prendre contact avec le monde que l’on connaît. Mais quand on est loin de chez soi, ce n’est pas toujours possible. Avoir envie de vite allumer son téléphone pour avoir cette fausse impression d’être moins seul demande parfois des nécessités dont on imagine jamais avoir besoin quand on peut y répondre : chez combien de lecteurs parmi vous le code PUK a-t-il déjà été utile ? Et ce formidable programme qu’est MSN et qui procure ces mêmes impressions n’est pas non plus accessible lorsque la magie d’Internet nécessite une « clé réseau » que le français est inapte à traduire, et davantage lorsque presque tout en Allemagne est fermé le vendredi après-midi.

Enfin … j’dis ça, j’dis rien !

« Mit freundlichen Gruessen »

Céline

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ce que je cherchais, merci