lundi 5 janvier 2009

Journal du monde n°8 : « Le rire est à l’Homme ce qu’est la bière à la pression » (Allais) ; je finirai par savoir de quoi je parle


Partout entend-on le résumé 2009 et les organisations personnelles de chacun de ceux que l’on passe. Simple fait auquel je profite aussi mais ne trouve toutefois qu’un chiffre changeant, une cérémonie prescrivant [une fois de plus] le retour à la déchéance alcoolique et une occasion pour un monde entier de se fixer de nouvelles déterminations, jamais conservées. Il rappelle que les saisons défilent, à certains qu’ils empochent, à d’autres qu’ils ont oublié d’avancer. Il donne aux opiniâtres rebelles une nouvelle opportunité d’extérioriser : « contre le passage à la nouvelle année ! ». Sylvestre ferait fuir les mauvais esprits ; mon Dieu qu’il a du travail et qu’il oublie l’achèvement de sa besogne !

Je les chasse et n’en veux aucun autour de moi ; et je travaille plutôt bien. Le retour aux sources me fait rire ; « et j’ai rit » ! Je suis fervente et n’en tire que du profit. Les plans changent et je reviendrai, je pense, à mes sources puisque j’aurais du mal à vivre sans eux, quand on entend que le plus grand supplice est de ne pas vivre avec ceux que l’on aime. Remarquez effectivement que l’on rit majoritairement par le langage et que l’on ne peut souvent mourir de rire par le langage que lorsque celui-ci est parfaitement maîtrisé. Fait est, je crois, que l’on ne maîtrisera parfaitement jamais que sa propre langue. Elle n’est pas la langue maternelle mais celle que l’on sait faire partager et qui est imprégnée d’une culture ; une culture du jeu de mot, humoristique, culture de la différenciation culturelle et sociétale. Je ne puis finalement m’empêcher de vivre sans (faire) rire et comprend trop la finesse du verbe que j’estime et regretterai, même crevée, quand, avec l'Astre et les Terres, il aura disparu. Par la présente, je salue Molière, Voltaire et tous nos précurseurs. Je suis mauvaise par le corps.

J’ai trouvé la bonne alternative étudiante et elle me sera plus avantageuse, pour le présent et le futur ; pour le passé aussi que je veux conserver. J’abandonne ce qui m’avait gêné dans Ma Capitale : celui qui se croit pertinent parce qu'il possède bientôt le tiers de l'entreprise du paternel ou même un deux centième du consortium à qui il a acheté les parts. Il m’avait été suffisant de creuser un peu plus pour rire davantage et m’apercevoir enfin qu'il ne savait manœuvrer que ce gousset et qu'il ne classait pas trente-neuf lettres sans taire un s ou un m devant le b. Idiot qu'il est, il m'entourait et c'était pitoyable. Il était dédaigneux aussi. Cet être finira par n'être chéri que par la personne morale. Dommage. C'est que je ne crois pas que l'individualisme doive être ancrée dans l'être. J'affiche effectivement une claire incompréhension devant l'intéressé qui ne voit que ce qu'il y a derrière son voisin, devant l'animosité qui anime le fan de notre Roi. Je ris enfin devant l'individu qui ne trouve que cette arme face à l'adversaire intelligent (si le terme existe). Complexe d'infériorité soit-il. Je ne crois de toute façon pas que l'on puisse vivre heureux dans cette éternelle optique et c'est tant pis pour eux.

Je ne voudrais pas non plus devoir faire face à la sédentarité à laquelle, parfois, nous sommes conventionnellement obligés. Fléau je m'en fais et, espère, jouirai du monde et de ses miracles. Pour l'instant, mon quotidien reste à la réjouissance festive, amicale et amoureuse ; gustative aussi (merde). Ces satisfactions ne me seront parfaitement profitables cependant que quand la tâche sera accomplie, c'est la cognition disciplinaire qui parle. Gaucherie ; on n’a rien sans rien.

« Fermes les yeux sur le Monde, ouvre les sur l'énigme. Le trône de la réussite est désœuvré, tu lui manques. T'as la Faculté, tu l'espères autant qu'elle ; alors vas-y : ta vie est en jeu. Et l'arrivée sera belle. »

Je dois maintenant lancé les dés ; retour à Zwickau, j’ai de nouvelles armes.

Céline

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